Tristesse au rythme de la pluie, au son envahissant du silence.

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Cocktail monotone

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07 mars 2013, 09:52
Lut'. En fouillant dans mes messages hier j'ai retrouvé un très court texte que j'avais écrit en début d'année (le but était que ma pote m'avait donné le titre (Tristesse au rythme de la pluie, au son envahissant du silence) et que je devais écrire un texte dessus) sans but de le publier ici, juste pour délirer
J'dis de la merde dedans, j'sais pas pourquoi j'ai écrit ça d'ailleurs,  mais j'aime bien comment je l'ai écrit.



Le ciel était gris. Le ciel était morne. Le ciel était triste. J'étais triste. Je me souviens encore de l'endroit où j'étais : un pont dans la banlieue lyonnaise, surplombant une route nationale déserte. J'étais seule, désespérément seule. J'étais seule, comme d'habitude. Cela ne me changeait pas trop de mon fade ordinaire. Je me revois encore, assis sur sur la balustrade d'acier, à la fois mouillée, gelée, et glissante. Je me fichais du risque. Je me fichais du froid. Il était déjà là, déjà là au plus profond de moi même. Je me revois encore allumer mon téléphone et enfiler mes écouteurs, le son poussé au maximum, écoutant de la musique aux paroles incomprises. Incomprise. Comme moi. Je ne sais plus à quoi je pensais. La question que je me pose n'est pas véritablement “à quoi pensais je ?”, mais plutôt “pensais je ?”.
J'allumais rapidement une cigarette, que je tenais du bout de mes doigts. Je la portais rarement à mes lèvres. Elle était plus destinée à m'occuper qu'autre chose, c'est tout. Elle était là, c'est tout. J'observais sur le paquet les images morbides. J'aurai préféré ressembler à une de ces images qu'à ce que j'étais. A moins que c'était ce que je t'étais. Une loque humaine. Une loque abandonnée, en l’occurrence, plus moralement que physiquement. Le goût âpre de la fumée me pénêtrait la gorge, me la rapait, me la réchauffait. J'avais froid. J'étais trempée. Trempée de sanglots en partie.

Hormis le fracas des gouttes d'eau, s'explosant au sol, le silence était omniprésent. Un silence qui perturbe. Un silence qui vous prend aux tripes.
Je recevais sans cesse des appels ou des sms de mes proches me demandant où j'étais. Je les laissais tous sans réponse. Que se passait il ? Une vague générale d'hypocrisie ? Qu'en avaient ils à faire de moi ? Je n'étais plus avec eux, c'était mieux, ils n'étaient plus avec moi, c'était mieux. Je voyais de temps à autres passer d'un côté de la route un clochard, puis un autre, et cela continuait. Ils m'inspiraient tous le dégout le plus profond, je les méprisais du fond de mon âme. Et puis je me résonnais. Qui étais je pour penser cela ? Avais mieux réussi qu'eux ? Ne serait ce que le fait de me trouver ici actuellement me prouvait que non. Et je me remettais à pleurer. Avais au moins arrêté de pleurer ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

J'essayais de penser aux moments heureux de ma vie. Je les cherchais. J'en trouvais bien quelques bribes, mais je savais au fond de moi que cela n'était qu'un bonheur matérialiste, hypocrite et superficiel. Je me mentais à moi même. Je ne pouvais me confier à personne. Même plus à moi même.
Je m'inspirais la pitié la plus méprisante. J'étais au fond. J'étais au fond du fond. Je ne pourrai plus remonter, et je le savais. En avais je envie ? Je sais que non. Je n'avais pas envie de retourner à la vie de tout les jours, la vie de monsieur et madame tout le monde, la vie du consommateur basique qui se préoccupe uniquement du match de football que va faire son fils le samedi suivant, et c'est en me détestant que je pensais cela. Qui étais je pour les juger ? De quel droit m'étais accordé le privilège de le juger de la sorte, d'une façon méprisante, hautaine et prétentieuse ?. J'avais envie d'être lucide. J'avais envie de savoir. J'avais envie d'agir, de ne pas rester uniquement observateur passif. Tel était la cause de ma déchéance. L'envie de savoir. Et puis vient un moment où l'on comprend. Un moment où l'on comprend comme le monde fonctionne. Un moment où l'on perd toute foi envers n'importe qui. Un point de non retour, un point de rupture. J'avais appris des choses, certes. Mais j'en avais trop appris. J'aurai préféré resté quelqu'un comme les autres. Mon attitude me dégoûtait. Le monde me dégoûtait. Je me dégoûtais. Je ne savais plus quoi penser. Je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus.

A quoi bon continuer ? A quoi bon continuer à haïr ? A quoi bon continuer ainsi, à dérouler l'histoire de ma vie, alors que j'en connais pertinemment la fin ? Cette fin est inévitable de toute façon. Peut être sera elle même une délivrance ? Je n'aurai plus à me soucier de rien. Plus rien. Je n'aurais plus à penser, plus à me torturer. Plus rien.
Je ne savais plus ce que je ressentais. Était ce de la hâte ? Était ce de l'empressement ? Il y avait il quelque chose en moi, refoulé qui voulait m'empècher de commettre l'irréparable ? Non. J'étais décidé. Je savais quoi faire. J'allais le faire. De toute façon, ça serait mieux. Mieux pour tous. Mieux pour moi.
J'étais comme une goutte d'eau. Je saute.




Vous en pensez quoi ? Avis ? Thx

Vieille chatte

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07 mars 2013, 11:09
Sur le fond, je pense que tu devrais te faire soigner au vu de ton jeune âge.
Sur la forme, c'est vraiment bon, même si ça reste aussi bordélique que moi ou un auteur français post-début-20eme :v

Cocktail monotone

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07 mars 2013, 23:55
Merci :)
Pour le fond, j'ai vraiment dit que de la merde, tkt, je pense pas ça :v
Et merci pour la forme (tu peux juste essayer de m'expliquer ce que t'entends par bordelique ?)

Vieille chatte

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07 mars 2013, 23:56
réflexions jetées, pensées désorganisées, un peu en mode ado révolté quoi.. comme quand je me fais chier à argumenter sur internet

Vilgrav-Klaus

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10 mars 2013, 22:52
J'ai vu une "coquille" particulièrement intéressante. Tu écris, au moment d'observation des clochards "je me résonnais". Or, en l’occurrence, le mot correct aurait du être "raisonnais". Mais ce qui est vraiment bien, c'est que ça rebondis sur le fond du texte, avec la plainte et le mépris de soi qui est abordé. C'était peut être une résonance plus qu'un raisonnement d'individus qui se ressemblent, dans deux types différents de déchéance.
Si c'est voulu, c'est bien trouvé.

Le texte dégage quelque chose de spontané, c'est sympa à lire.

Cocktail monotone

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12 mars 2013, 20:08
réflexions jetées, pensées désorganisées, un peu en mode ado révolté quoi.. comme quand je me fais chier à argumenter sur internet
ah ouais j'vois ce que tu veux dire. sans vouloir chercher d'excuses puisque je sais que tu as raison, c'est sensé être écrit par une random suicidaire ado qui hait la vie, donc c'était limite le but


Et Vilgrav au risque de te décevoir j'ai pas du tout fait exprès  :-[

Vieille chatte

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12 mars 2013, 20:47
ok
te suicide pas stp

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