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Morsula

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22 juillet 2010, 01:21
Histoire que je ne finirais jamais dans sa rédaction.

Prologue


l. a dépassé la cinquantaine. Depuis un peu plus de trente ans il est le PDG de Pokémon-Trash Ltd. Dans sa propriété privée, en Ireland, ses courts de tennis sont en friches : il y a quelques années qu’il a arrêté de jouer au tennis car son arthrose le fait souffrir. Un demi-siècle, c’est encore jeune aujourd’hui mais l. se sent plus proche de la mort que de sa femme, sa quatrième, avec laquelle il est en instance de divorce depuis qu’il a appris qu’elle est en fait une transsexuelle anorexique. Pour se changer les idées l. prend un bain. Au même moment, à Paris, une femme dépressive se suicide en se jetant sur les rails d’un RER bombé. Vanessa n’avait pas tout à fait cinquante ans mais pas loin. Sa position dans la hiérarchie sociale était plus que minable : elle était caissière chez Leclerc et n’avait aucun diplôme, ayant raté dans sa jeunesse (qui n’était pas heureuse) son BEP secrétariat. Ce soir là donc Vanessa posa plus de problèmes aux usagés excédés des transports parisiens qu’à la famille qu’elle n’avait pas. Un badaud déclara « encore une conne qui s’est suicidée. » Tel fut l’éloge funèbre de Vanessa. À quelques quatre cent kilomètres de là, dans un appartement miteux qui sent le riz et les nems, une jeune asiatique branle une homme qui, lui aussi, n’a pas tout à fait cinquante ans. C’est une pute qui fait son métier. Cédric est ingénieur brevet. Tant bien que mal il a réussi ses études de droit et s’est dirigé vers le domaine de la propriété intellectuelle à défaut d’être assez bon et motivé par les autres domaines. Son métier il ne l’aime pas trop mais ça lui permet de vivre et de se payer des filles à tirer, c’est le principal. Cédric était l’un des fondateurs de Pokémon-Trash bien avant que l. ne l’internationalise et en fasse une véritable société placée en bourse. Pokémon-Trash Ltd. n’est d’ailleurs qu’un des nombreux avatars de la vaste organisation qui est censée gouverner le monde. Cédric le sait mais il ne se fait pas d’illusion. l. n’a jamais pensé à faire appel à lui, malgré ses diplômes et son expérience professionnelle. Sans doute même l’a t-il oublié, le pensant crevé et toujours puceau. Pour tout dire Cédric n’a jamais essayé de reprendre contact avec l.. En réalité il ne l’aime pas beaucoup, même qu’il le déteste parce qu’il a du fric. Certes, Cédric aussi a du fric, de quoi se payer une chienne mensuelle mais ce n’est pas comme s’il avait un château en Irlande avec Mercedes et chauffeur. Pour Cédric l. apparaît plutôt comme un type antipathique, mesquin, égoïste, sournois et vil. Ce n’était pas tout à fait faux. Pour l. Cédric n’est qu’un minable, un raté, un hypocrite, un pervers et un malade. C’était plutôt vrai. l. se sentant pourtant vieillir (et inéluctablement mourir) ne pouvait se résoudre à quitter si tôt son empire, d’autant plus qu’il n’avait de successeur valable et qu’il préférerait ne pas en avoir du tout. La question était donc tranchée : il lui fallait un nouveau corps qui lui assura une jeunesse éternelle et sa survie. l. a tout d’abord pensé à un corps robotisé mais ça faisait vraiment trop science fiction. De plus toutes ces technologies étaient coûteuses et assez peu fiables. Le clonage restait une option plus sûre mais les greffes de cerveaux étaient risquées et (très) peu pratiquées. Décidément la seule solution qui s’imposait d’entre toutes était bien celle de la pilule anti-vieillissement. L’idée du médicament n’était pas si mauvaise puisque qu’après tout on connaissait l’existence d’espèces de méduses capables d’inverser leurs processus de vieillissement. Il suffisait donc de synthétiser cette fameuse capacité et l’exploiter sous forme médicamenteuse. Le problème c’est que ce médicament n’existait pas sur le marché : il fallait l’inventer et pour ça rassembler d’énormes moyens financiers mais aussi intellectuels. l. avait son idée. L’argent n’était pas un problème. Cédric pouvait donc lui être utile s’il lui permettait de retrouver la trace de la scientifique brillante qu’il a connue étudiante dans sa jeunesse. L..




Et là je sens que le scénario va partir en couille. l. et Cédric vont reprendre contact. Cédric sera bouleversé par ses chagrins métaphysiques de jeunesse (l'amour et tout ça). Tant bien que mal l. va persuader Cédric de retrouver L.. À un moment du récit ils rencontreront Thomas à l’hôpital (parce que Cédric s’est fait renverser accidentellement par une voiture mais il s’en sortira miraculeusement indemne) et apprendront qu’il souffre d’un cancer du poumon gauche (là je montre que la drogue c’est mal) et qu’il crèvera peu de temps après d’un cancer du poumon droit. Finalement ils retrouveront L. dans un appartement modeste à Paris. Les cheveux gris et ses premières rides : Cédric manquera de claquer d’une crise cardiaque. l. lui expliquera le projet. Comme elle manque de sous et qu’elle est dans la misère elle acceptera. Retour en Irlande, sans Cédric car il se sera suicidé entre temps constatant que L. ne veut toujours pas de lui et n'en voudra jamais. Un tas d’aventures extraordinaires se passera ensuite avec un tas de gens de Pokémon-Trash et d'ailleurs (la flemme de raconter). Finalement L. invente cette fameuse pilule anti-vieillesse mais constatant les desseins machiavéliques de l. elle finira par l’empoisonner et le laisser crever. l. finira seul, sur la moquete de son bureau, entrain de glairer du sang et de se tordre de douleurs. Personne n’osera le sauver, de peur des représailles. l. finira donc pas mourir comme Staline, seul comme un enculé. Ses dernières pensées iront vers son fils caché au Venezuela qu’il a pourtant abusé sexuellement quand il avait six ans. L. s’échappera en douce avec son médicament sous le bras. Rejoignant Paris elle apprend la dissolution de Pokémon-Trash Ltd. suite à l’assassinat de son dirigeant (qui ne sera bien sûr jamais tout à fait éclairé par l’enquête officielle). Bien des années plus tard L. atteint son quatre-vingt-dix-huitième anniversaire : elle est moche et tout ridée. Elle a toujours son médicament magique mais décide de le détruire parce qu’on ne refait pas vie avec une seconde jeunesse. Elle pense à Cédric et se dit que lui aurait peut-être eu besoin d’un seconde jeunesse quand même, puis elle allume un bâton d’encens en souvenir de ce cas social disparu et pas du tout regretté. Bien des années plus tard L. est centenaire, elle est encore plus moche et ridée mais elle tient la forme pour une centenaire. Elle est presque aveugle mais elle s’en moque comme de l’an 2000, elle ne lit plus depuis longtemps et elle fait des méditations philosophiques. Un beau soir de décembre, L. fête alors son cent trente-et-unième anniversaire (elle est quand même fatiguée maintenant), quand quelqu’un lui touche doucement l’épaule. Elle se retourne, très lentement, et articule tout aussi lentement et péniblement « qui... là ? ». Des badauds affirment depuis avoir vu une personne encapuchonnée poussant une personne très âgée dans une chaise roulante dans un parc à Paris. Ici se termine l’histoire.
« Modifié: 24 juillet 2010, 17:15 par Morsula »

Funky Caps

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22 juillet 2010, 01:28
Marrant le passage Intro==>Épilogue direct :golden:

J'aime bien, c'est un vent frais qui souffle sur cette section abandonnée. :bg:

Weby

  • Invité
22 juillet 2010, 12:12
C'est marrant ouaip.

Magus

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24 avril 2011, 01:43
Sacré cédric !

Max

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24 avril 2011, 10:35
Tiens, le grand patron passe faire un tour ici maintenant :)

Merci d'avoir remonté le topic, j'avais jamais fait gaffe a celui la...
C'est un histoire bien sympathique...

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