World of Final Fantasy : Attrapez les tous

Considérez cette review comme la seconde d'une longue lignée (commencée avec Dragon Quest VII en septembre). Comme on vous l'a dit précédemment, on va parler RPG un peu plus souvent, pour votre plaisir, comme pour le nôtre.

Genre : J-RPG 
Date de sortie : 25 Octobre 2016
Plate-formes : PS4 / PS Vita
Développeurs : Square Enix / TOSE

Si on devait résumer World of Final Fantasy en quelques mots, il faudrait dire que c'est un RPG au tour par tour basé sur la capture et la collecte de monstres. Les protagonistes sont munis de balles qui permettent de capturer des nouveaux monstres et de combattre à leurs côtés. Autant dire que c'est du jamais vu. Plus sérieusement, c'est l'occasion pour la licence de se remettre au tour par tour ATB que les fans connaissent bien. Pour les autres pas d'inquiétudes, on va tout vous expliquer.

Histoire d'annoncer la couleur, c'est mignon.

Myrage, mi-désespoir

Reynn et Lann sont les protagonistes de l'aventure que vous vous apprêtez à vivre.

Malheur. Alors que vous allez taffer comme tous les jours, voilà que la ville est vide, en dehors des deux protagonistes et d'une mystérieuse jeune femme. Et en plus de ça, un renard blanc qui parle beaucoup trop a décidé de loger sur le haut de votre tête.Votre but ? Comprendre ce qui se passe en récupérant vos souvenirs dans le monde de Grimoyre.  Et même si le début du jeu est assez déconcertant de par son manque d'explications, on s'attache rapidement au monde qui nous entoure. Celui-ci est super coloré, l'ambiance sonore est au poil, et surtout, il est bourré de références pour les fans de la licence. De ce côté là, rien à redire, ça déborde, c'est souvent drôle, et même les nouveaux joueurs sauront s'y retrouver, étant donné que le jeu se construit son propre univers. Du coup, pas besoin d'être un expert de la licence pour comprendre le jeu et suivre l'histoire de nos deux héros.

De toutes façons, le scénario en lui même n'a rien d'incroyable, c'est simple et pas très profond et on ressent ici qu'on a affaire à un spin-off plus qu'à un épisode de la série principale. Mais heureusement, la traduction du jeu est absolument géniale, et je pèse mes mots. Les dialogues parsemés à travers le jeu sont drôles, et les descriptions des monstres sont encore mieux. Et il faut bien ça pour survivre aux nombreuses ballades dans les couloirs qui composent le jeu. Et heureusement pour vous, vous n'êtes pas seuls. En effet, les Myrages, les monstres de la région, sont capturables. Et oui, vous m'avez bien lu. Si vous êtes en manque de capture de monstres ce mois-ci, voilà une solution. 

Alors là niveau finesse on se met bien.

Ghetto Daze

Au programme, énormément de monstres à capturer.

Si le soft propose plus d'une centaine de monstres à capturer, la méthode de capture diffère bien des habitudes qu'on a pu prendre en jouant à Pokémon. Ici, en plus d'affaiblir le myrage, il va falloir remplir une condition spécifique à chaque monstre pour qu'il puisse se retrouver dans votre poche. Une fois la bête de vos rêves dans le creux de la main, il va falloir composer votre équipe de façon ingénieuse. Chaque myrage rentre dans une de ces catégories : Petit, moyen, grand, ou mégamyrage. Ces derniers servent en tant qu'invocation ultra balèze qui balance des grosses patates, tandis que vous devrez composer des pyramides avec les autres. Les pyramides se composent de 2 myrages plus d'un des deux protagonistes. À vous de jouer le stratège pour faire les compositions les plus équilibrées et rouler sur le jeu. Tout se joue là dessus, et le peu de réflexion dont il faut faire preuve se passe avant le combat. Et le point noir du jeu, c'est que ces combats, en plus d'être assez simples en général, sont terriblement lents. L'ATB est un système présent depuis Final Fantasy 4, et le problème c'est qu'il semble sortir tout droit de celui-ci. Vous aurez énormément d'attente entre les tours des personnages, gérés selon leur stat de vitesse. Heureusement, la touche R1 permet d'accélérer le jeu, que ce soit pendant les combats et les cinématiques, et vous en aurez besoin.

Mais malheureusement, même avec ça, le jeu reste lent et assez peu intéressant de par son gameplay. Ajoutez à cela un système de capture qui atteint des sommets de hasard et de frustration, et vous avez une idée de ce qui vous attend. Néanmoins, il a le mérite de proposer un mode en ligne qui vous permettra d'affronter les autres joueurs accompagnés de leurs équipes, et un colisée où vous pourrez enchaîner les combats pour obtenir des prix ou des nouveaux myrages. Autant dire que si la lenteur du jeu ne vous pose pas problème, vous allez passer un bon moment, que ce soit pour la collectionnite ou l'amour de la baston. Et si jamais vous en voulez encore plus, les quêtes annexes sont nombreuses. Attention tout de même aux couloirs qui composent le jeu et qui risque d'en rebuter beaucoup. Le peu de chemins cachés nécessitent une capacité spéciale, comme "voleter" ou "électrifier", à l'instar des CS dans Pokémon.

Allô ? Oui c'est le fan-service.

C'est vraiment pas subtil, mais je suis conquis quand même.

Très clairement, ce qui rend le jeu  grandiose c'est le fan-service qu'il procure chaque minute de jeu. Que ce soit au travers des personnages présents, des musiques, des lieux à visiter ou des descriptions des monstres, il est difficile de regretter l'achat du jeu si on suit la saga depuis un moment. Autrement, vous risquez de vous prendre la tête avec un jeu un peu lent, une histoire sans grand intérêt et des blagues qui tombent à l'eau. Mais étant donné que je suis totalement le public visé, j'ai été conquis et pas vraiment dérangé par les défauts du jeu.

La capture de myrages prend pas mal de temps et la version Vita en plus du cross-save permet de faire ça n'importe quand, quand on en a envie. L'entraînement n'est pas vraiment prise de tête et le jeu est définitivement accessible à tous compte tenu de sa difficulté assez basse. Au niveau des graphismes, l'univers du jeu est assez enchanteur même si le style Funko Pop appliqué aux personnages ne fera pas l'unanimité. Mais retrouver les décors de vos jeux préférés est un argument presque suffisant, surtout si vous êtes fans du VI, VII ou X qui sont certainement les plus représentés au niveau des lieux, et même des personnages (tant mieux étant donné que le VI est le meilleur). En plus de ça, le jeu est parsemé de petites cinématiques animées en 2D plutôt jolies.

Dommage que l'ergonomie des menus soit aussi archaïque et que les combats tournent si lentement, parce que ça aurait clairement été un must have pour tous les possesseurs de la Vita ou de la PS4, alors qu'au final, c'est surtout un must-have pour ceux qui veulent du Final Fantasy qui déborde de partout.

Bilan

 "Estuans interius Ira vehementi, Sephiroth, Sephiroth."

On aurait bien aimé avoir un tour par tour plus dynamique comme a su le faire la série des Bravely Default, ou encore les Legend of Heroes. En plus de ça, toutes les zones du jeu sont des longs couloirs, et on se retrouve avec un RPG sans exploration. À côté de ça, le jeu déborde de blagues bien pensées, profite d'une traduction au poil qui pue la passion à des kilomètres, et gâte clairement les fans qui attendent Final Fantasy XV pour la fin du mois. Au final c'est assez clair, soit vous êtes fans et vous prenez votre pied pour plus d'une trentaine d'heure pour tous les attraper, soit vous passez votre chemin parce que Final Fantasy ne vous intéresse pas, et que ce n'est pas la meilleure entrée possible dans la série.

Les plus :

-Du fanservice à ne plus savoir qu'en faire
-Des graphismes soignés sur les deux plateformes
-Une OST au poil qui ravira certainement les fans
-La traduction qui fait BEAUCOUP.
-La possibilité d'avoir les doublages anglais ou japonais
-On peut choisir son thème de combat !

Les moins :

-Un jeu assez, voire très lent
-Une histoire qui sert surtout de galerie pour les personnages de la saga
-Un système de capture frustrant et trop hasardeux
-Le manque d'ergonomie de tous les menus du jeu
-Tous les Final Fantasy pas représentés de façon égale
-Tout le jeu qui est juste un long couloir