"Nouvelle" chronique sur Pokémon Trash
“Brothers I’m ready the ride can begin
For you I must win…
Fire and steel
Follow me through my lands
You will-”
Un coup de coude bien placé me fait sauter les écouteurs et perdre le fil de la chanson. Le regard appuyé de ma mère ainsi que le bitume gris visible par le hublot me font comprendre que ma douce région Unysienne a désormais fait place aux paysages arriérés du Japon. Je me relève donc, le dos en compote, ayant dormi dans une posture bizarre à cause de notre adorable Mygavolt qui tenait absolument à dormir entre nous. Zeus est une boule de poil attendrissante, mais il a tendance à ne pas contrôler son énergie quand il part rejoindre son confrère Morphée.
“ Fais pas cette tête mon coeur…
- Je sais Maman, je sais. Je suis très content que tu aies enfin trouvé quelqu’un dans ta vie, et t’en as l’air extrêmement heureuse. Te voir aussi souriante, ça fait vraiment plaisir à voir. Et je suis ravi que tu aies pris la décision d’emménager avec. J’aurais juste préféré qu’on ne soit pas de ceux qui doivent bouger. J’ai passé 17 années de ma vie à Port Yoneuve, et d’un coup d’un seul me voilà forcé à te suivre dans une région pareille…
- Mais tu vas t’y faire, allez. Arrête de ronchonner et descends-moi mon sac, tu veux bien ?”
Je tend alors ma main en soupirant vers ledit sac, conscient que dans cet avion se trouvaient mes seuls liens avec la vie que je venais de quitter. Nous descendons alors de l’appareil, une pluie battante accompagnant nos pas. Trempés jusqu’aux os, nous pénétrons dans l’aéroport, passant sous des panneaux “Bienvenue dans la région de Hoenn !” qui semblent nous toiser d’un air goguenard.
Après un contrôle rapide par la douane, et par rapide j’entends qu’on n'a patienté que deux heures pour une fois, ma chère et tendre mère me fait comprendre qu’il nous faut encore attendre que sa moitié passe nous chercher. Des obligations de champion d’arène, il paraît.
“ Et du coup, combien de temps on doit encore passer ici ?
- Oh je te rassure, ce sera pas très long. Je te laisse récupérer les bagages, chaton, faut que je passe aux toilettes.
- Mais…
- Tu veux bien ? Merci, t’es un amour !”
Et la revoilà partie. Bon sang. Je déteste quand elle me fait le coup. M’enfin bon, faut bien qu’elle se fasse belle pour l’arrivée de son autre partie d’elle. Je me dirige donc vers les tapis roulants, afin de récupérer ces foutues valises. En espérant qu’elles n’aient pas disparu… Ah, visiblement ce n’est pas le cas, mais elles sont dans les mains d’un autre.
“ Bonjour Monsieur, je pense que vous vous êtes trompé de bagages, lui dis-je, la voix enjouée mais l’expression ferme.
- Non, je te rassure jeune homme, j’ai pris ces valises pour une bonne raison. J’ai à parler à un certain Elpis, et il me semble qu’il est enfin arrivé.
- Et que me voulez-vous ?”
L’homme se met alors à sourire. Veste simple, Jean et baskets noires, rien de tape-à-l’oeil. Un flic sous couverture peut-être ? Non, ça n’a aucun sens, pourquoi voudrait-il me parler ?
“ Je te rassure, ce ne sera pas long. Comment te sens-tu, à Hoenn ?
- Loin de chez moi.
- Évidemment. Vous êtes venus ici avec ta mère pour rejoindre… Alizée, c’est ça ? Tous mes voeux de bonheur sont pour elles, d’ailleurs.
- Vous en savez beaucoup, dites-moi.
- C’est mon métier, répond-il avec un sourire appuyé. Mais je ne suis pas là pour te faire peur, bien au contraire. Je vais être direct : sais-tu qui est ton père ?
- Un connard de la pire espèce qui a quitté ma mère dès qu’il a su qu’elle était enceinte, pourquoi cette question ?”
L’inconnu croise alors, les bras, l’air contrit. Il lâche un soupir et détourne le regard.
“ Donc tu ne sais rien, et es venu à Hoenn juste pour ta mère. Je vois.
- Quoi, il y a autre chose à savoir ? Vous allez m’en dire plus ? Ou continuer à rester énigmatique pour rien comme un abruti ?
- Peut-être.”
Ah, il a repris ce sourire à la con. J’espère qu’il va vite s’en débarrasser parce que l’envie me monte de lui en coller une. Il fait alors un geste, auquel je ne m’attendais pas du tout. Il me tend une Ball rouge.
“ Tiens, prends ça comme un cadeau de bienvenue dans la région.”
Je tends la main et récupère l’objet, et en sors un petit oiseau orange pas plus grand que ma jambe.
“ C’est un Poussifeu. Ton nouveau compagnon. Toujours utile d’avoir un Pokémon pour se déplacer dans la région.
- Merci mais ma mère m’a formellement interdit d’avoir ma propre équipe…
- Je t’en prie, je pense qu’elle ne peut rien te refuser maintenant qu’elle t’a traîné de force ici. Et puis, la région est devenue un peu dangereuse ces dernières années. Quoi que tu fasses, il te sera utile. Bref, si tu me cherches, je serai à Myokara.
- Et pourquoi j’aurai besoin de vous ?
- Aucune idée, prend ça comme l’instinct d’un retraité des Forces de Police Internationales.”
Il se retourne alors, soutenant mon regard interloqué. Il commence à partir, s’arrête, et me lâche ces quelques mots :
“ Au fait gamin, petit indice. Ce Pokémon, son surnom… C’est Apollo.”
NOUVELLE CHRONIQUE À VENIR SUR POKÉMON TRASH :
Dakhoss' Bizarre Adventures
(Oui, on m'a forcé à prendre ce nom de chroniques. Non, j'ai pas refusé.)