Les secrets de Pokemon

S’il existe un fan de manga ou de jeu vidéo incapable de se tenir au courant des dernières tendances et autres expositions dans le milieu, sachez que je ne l’ai encore jamais rencontré de mon vivant. Qui sommes-nous, au juste ? Des personnes comme les autres, ça oui, encore que l’excès de loisirs nous a un peu miné le citron qu’on a la place du cerveau, je l’avoue. Mais le manga est devenu un véritable phénomène de société en France. Comme le disait si bien le communiqué de presse du Salon GAME, la France aime le Japon et le Japon aime la France. Sous cette magnifique antimétabole, pleines de valeurs d’échanges et de partage, se cache une gigantesque soif de communication, de mode, et aussi d’argent mais ça on s’en fout, et cela se traduit par la croissance de la communauté, la reconnaissance du phénomène en France et l’augmentation des exigences du milieu. Logique, non ?

Eh bien, c’est dans cette optique que le Salon GAME exerce toute son ampleur.


Pokemon Trash - Codes Action Replay

Acronyme de Game Anime Manga Experience, cette manifestation vidéo ludique, qui a lieu de façon périodique à raison d’une exposition tous les semestres approximativement, a rassemblé, pour sa troisième édition, tous les fans avertis en un lieu resté inchangé au fil des salons : la Cité des Sciences et de l’Industrie.

Et puis bon ! Je suis webmaster, je suis vaniteux, je dispose de mon propre site qui a pour vocation de vous désinf… euh, de vous informer. J’ai dépassé depuis un sacré bout de temps les 1 000 VUJ et je frôle les 2 000… donc j’ai de quoi me dire « allez, on va les informer sur le Salon GAME. Mais il me faut un badge presse pour ça ». Et ce badge Presse, je l’ai eu ! C’est ainsi que, fièrement nanti de ce petit bout de carton que j’ai eu gratuitement et qui va me permettre de vous informer sur ce qu’il en est vraiment, je me dirige triomphalement vers une journée radieuse…

… qui débuta par un réveil cauchemardesque. Quoi de plus geek qu’un Shruikan à la veille d’un quelconque évènement ? Et quoi de plus malin que de se coucher à sept heures du matin quand on se lève à huit heures quarante cinq ? Pas beaucoup de choses, sans doute, et c’est ce que j’ai fait. Je vous épargnerai la suite de mes aventures triviales, mais sachez juste que, fidèle à mon habitude, je suis arrivé avec vingt minutes de retard à la Cité des Sciences, en me disant « Meli va me tuer… ».

Mais plus grave que cette réflexion, je vous avouerai qu’à l’approche du bâtiment, je me suis mis à douter de moi. Un truc du genre « est-ce que j’ai picolé ou est-ce que c’est bien ici ?! ». En effet, RIEN, pas la plus petite affiche, ne pouvait renseigner le visiteur lambda sur le Salon GAME sans qu’il rentre à l’intérieur. Première impression négative, pour tout vous avouer, et je vous avoue que ma certitude et mon entêtement en ont pris un coup. J’avance quand même, toujours douteux, quand je suis immédiatement rassuré sur la présence du salon GAME : un groupe de cosplayeurs, très mal dessinés comme vous vous en doutiez (on parle bien de cosplayeurs), se dirigeait fièrement à l’intérieur du bâtiment sous les couleurs de Naruto. Je me passerai de commentaires inutiles sur cette étrange espèce encore mal connue dans nos contrées, disons simplement qu’ils m’ont rassuré sur l’existence du Salon GAME, merci à eux.

Donc à peine rentré, comme à la première édition et comme à la seconde (où j’étais présent sans exception durant), je me fais contrôler par un vigile, histoire de voir si dans mon sac innocent de lycéen ne se cache pas une bombe de terroriste en caramel aromatisé à l’essence destinée à faire sauter comme un bouchon de champagne tous les alentours et tout azimuts. Ensuite, le vent en poupe et poussé par mes anciennes venues dans le même lieu, je m’empresse de rejoindre la file et de la remonter, histoire de voir si j’y trouve pas une tête que vous devez sans doute déjà connaître, vous…

… Bawé, je parlais de Meli. Et devinez quoi ? Elle y était. Et encore mieux : elle m’engueule pas. Et encore mieux : elle avait une amie avec elle. Plus on est de fous, plus on rit, et non nous n’avons joué à aucun jeu malsain. Non mais oh. Vous devez vous en douter, la palette de choix était extraordinairement large. Clair que quand on loue le bâtiment entier pour soi tout seul, on a vraiment une exposition qui déchire… et comme Japan Expo, c’est bien ficelé, bien foutu et bien géré, vous excuserez le triple pléonasme, mais il est là pour remplir ma phrase. Bref, je fais la queue inutilement histoire de soutenir Meli dans sa longue attente et je vais directement retirer mon badge d’accès VIP/Presse…

Attendez, laissez-moi bander un peu. Ensuite, on reprend.

Bref, je disais que je vais retirer mon badge, ce qui en passant est une affaire difficile à gérer parce que confidence faite, un môme de quinze ans qui s’en va retirer un accès Presse sur deux jours, c’est pas très crédible mais le fait est là et le résultat aussi : j’écris ce compte-rendu qui a pour objectif de vous INFORMER, merde. Mais passons, voulez-vous ? Le fait accompli, je m’envole vers Meli, je lui atterris en pleine figure et nous voilà partis, fiers conquérants partant à l’assaut du « GEEMU no Exupô », comme auraient dit nos amis les japonais qu’on ne connaît même pas mais qu’on aime quand même parce que tous les japonais sont sympas, même que c’est eux qui ont inventé le manga.

Je vous le dis tout de suite pour éviter d’avoir à trop tendre votre bite (organe auquel on se réfèrera plus tard dans ce compte-rendu) : cette édition, au même titre que les précédentes, était tout ce qu’il y a de plus réussi. L’on y retrouve les principaux axes forts du monde logistique/manga, des pros, des amateurs, des exposants, et surtout, des fans du premier au dernier. Une ambiance appréciable qui n’est pas sans rappeler Japan Expo et qui conforte ma thèse selon laquelle on est débiles, mais on l’est ensembles. Commençons, tenez, par les éditeurs. GAME accueillait par exemple Dybex, licence connue pour sa longue présence en France avec dix ans à son actif et des animes qui tapent fort comme Onegai Teacher ou Yu Yu Hakusho. Egalement à signaler la présence de Kaze, éditeur prometteur qui exploite édite notamment de bons manga comme Tsubasa Reservoir Chronicles, Chobits, Armitage III, Tenjo Tenge, ou encore Get Backers… à noter que le stand de Dybex s’isola honteusement dans un coin à l’abri de tous les regards. Inutile de préciser que pratiquement TOUS les manga édités en France étaient de la partie…

Y avait aussi pas mal d’éditeurs de magazines bien en vogue, comme Japan Vibes, Animeland et autres Shogun. On est otaku au sens faible du terme ou on ne l’est pas, point. Outre cela, je tiens à signaler qu’il y avait pas mal de bons hentai.

Eh oui, vous pensiez que j’étais un enfant de chœur ? Disons que je suis un amateur de manga de qualité, et que le Hentai rentre directement dans la ligne visée. On avait donc le plaisir de retrouver les références du genre, avec Bible Black, Immoral Sisters, Lingeries Office, Les pervers du train et la petite perle de Kaze en ce moment : Front Innocent, sublime mélange incestueux et pervers interdit au moins de seize ans… boarf, c’est pas grave, j’aurai au moins été en avance de quatre petits mois sur l’âge légal. Et avec tout ça, Meli qui me lance un fantastique « Mais pense avec ta tête, pas avec ta bite… ». Quelle femme, cette Meli. Elle roxxe. Mais revenons au Hentai : le plus chiant dans tout ça, c’est le fait qu’on soit tellement désargenté qu’on ne peut pas acheter les originaux rien que pour les admirer…

Bien entendu, les goodies aussi étaient de la partie : à vous de voir ! Vous voulez claquer 250 euros dans une Poupée BJD fragile comme du sucre ou vous préférez, dans un souci de pragmatisme, vous conforter à quelques posters, en passant par le Bandeau de Konoha dans Naruto ou le Katana d’Ichigo, dans Bleach ? A vous de voir, et bonne ruine. ;P

Inutile de vous parler du Concours de Cosplay et autres monstruosités de ce genre ? Ah, si ? J’aurais bien pu refuser, mais comme je ne suis pas un égoïste qui vais fermer ma gueule juste parce que je déteste cette pratique, disons tout de même un mot : beaucoup de personnes s’étaient déguisées travesties pour l’occasion. C’était, hum comment dire… mignon.

Du côté jeu vidéo ou jeu de rôles, je répondrai simplement que ce n'était pas trop mal, mais pas excellent non plus. L’on pouvait jouer à une flopée de bons jeux, tels Pro Evolution Soccer 6 ou, pour les nostalgiques, redécouvrir les anciens jeux sur Arcade Mame… le jeu de cartes n’était pas laissé au hasard. Citons notamment la présence de distributeurs reconnus dans le milieu et de bons magasins (comme le Bazar du Bizarre, qui est à cinq minutes de marche de mon lycée à Saint-Maur, comme quoi) et celle d’un tournoi de Cartes Magic histoire de voir ce que les joueurs avaient dans les tripes. J’y serais bien retourné demain pour le Tournoi Pharaoh Tour YGO, d’ailleurs, mais j’ai tellement d’autres choses à faire… ah, je signale : la présence de la Nintendo League, qui était pour le coup plutôt décevante… sérieusement, à voir ça, on se dit vraiment « Vive le Pokémon In Paris », hein ?

Je pourrais encore continuer ce compte-rendu, mais je vais pousser le vice à le laisser comme ça et tel que je le sens. De toute façon, la fin de la journée n’est pas intéressante… pour vous. Enfin bon, pour moi elle l’a été mais on rentre dans un « domaine humain qui ne concerne pas les robots », aurait répondu un certain personnage de manga peu connu et dont je vous défie de me trouver le nom. Le GAME, ce qu’il m’en reste ? Une bonne, très bonne impression même, de cette journée qui, somme toute, a été admirablement organisée. Elle me laisse cependant un curieux arrière-goût d’inachevé. Comme si, en fait, on ne faisait pas la part belle à certains jeux vidéo qui auraient pourtant bien mérité leur place. J’avais l’impression que c’était vide et mal rempli de ce côté-là, contraste étonnant avec la partie manga de l’expo qui me laisse une très bonne impression.

Enfin bref, c’est pas un secret : cet évènement, comme les deux précédentes éditions, reste une réussite. A quand le GAME #4 ?

By Shruikan

Par Loris